Comment j'ai sombré ? Si vous voulez une histoire qui envoie des poneys et des arcs en ciel, ce n'est pas la mienne que vous devez lire... Quoique tout commence plutôt bien, je suis née à Sydney, ouais, en Australie, vous devez surement situer. Parents riches, tout du moins mon père, marié à une londonienne. Une éducation basée sur des principes à la con, bien se tenir, tu ne bouges pas, tiens toit droite Cassiopea... Cassiopea, je déteste mon prénom, celui que j'utilise le plus c'est le deuxième Skylar. Beaucoup plus funky, ça me va. Oh j'aurai pu être une petite princesse, propre sur elle, hautaine au possible, trop conne et fière pour se mélanger au monde. Ouais, c'est sans compter que j'ai jamais réussi à me faire à l'étiquette. Encore moins depuis ce foutu jour de juillet, on revenait d'une soirée avec ma meilleure amie, j'avais 18 ans, un verre de trop. Tout le monde le sait, quand on est jeune, on est con, et j'aurai jamais du prendre le volant, mais je me sentais invincible, presque innaccesible. Ca n'arrive qu'aux autres... Sauf que là, c'était notre tour. Putain mais si seulement j'avais su, Joyce serait toujours là, et moi je serai pas partie en vrille à ce point... La musique à fond dans la bagnole retentissait : Smell like teen spirit, du Nirvana, qui trahissait notre envie de liberté, de conneries, et surtout de rebellion. Sauf que j'avais pas vu la voiture en façe, ce putain de 4X4 … Le vide, le noir, la chute aux enfers. Je me réveillais à l'hopital, l'ombre de moi même en apprenant que ma meilleure amie n'avait pas survécu. Le poids de la culpabilité, ça ronge comme l'acide, c'est moi qui vous le dit...

Je n'ai pas fais face, et j'ai commencé les conneries, flirtant parfois avec l'illégalité... Je suis partie en vrille, comme jamais, la coke est devenue ma meilleure amie, j'ai commencé à tourner le dos aux gens qui avait compté pour moi par le passé, refusant toute aide. Seule une ligne de blanche parvenait à me libérer, à ne penser à rien, et à profiter de ma jeunesse comme toute jeune femme normale et bien dans son corps et surtout dans son esprit. Belle illusion. Ma famille se faisait du soucis, les vrais – mes amis d'avant l'accident- se faisaient du soucis, mais moi, je voulais rien entendre, trop foutrement coupable, trop blessée, complètement fucked up... Des soirées en garde à vue pour des délis mineurs, j'ai connu aussi. Pourtant, j'ai continué mes études, c'est aussi ça qui m'a permis de tenir, de pourvoir m'en sortir un minimum. J'étais faite pour la scène, faite pour être sous le feu des projecteur. Le pire, c'est qque ça a marché, j'ai décroché le premier rôle dans une série australienne qui marche plutôt bien... Pourtant je m'en veux toujours, j'arrive pas à me faire à l'idée que Joy est morte à cause de mes conneries, mon agent me prend la tête, m'a proposé des cures de désintox, maiss je l'envoie perpétuellement balader... Ca c'était jusqu'à ce que je le rencontre lui... Kayden... Beau comme un dieu, le style de mec pour qui vous êtes prête à vous damner, limite à vendre votre âme au diable– si ce n'était pas déjà fait entre temps -. Je me souviendrai toute ma vie de notre première rencontre. C'était il  y a un an...

Installée au bar, mes potes de déchéances m'ont foutrement abandonnée, mais je m'en fou, ça doit être le troisième Long Island Ice Tea que je m'envoie. Au pire, si vraiment je sens que je pars en vrille, j'ai ce qu'il faut dans ma poche pour me faire planer toute la soirée. Au mieux, je me ramènerai chez moi avec un type que je croiserai histoire de ne pas me sentir seule. Je déteste la solitude, ça me terrorise. Mais étonnement c'est lui qui est arrivé à ma hauteur, un brun aux yeux bleus, canon, tout à fait mon style. Interpellant le patron du bar, il fait mettre un verre devant moi, enfin, il se tourne vers moi un sourire aux lèvres. «  Comment ça se fait qu'une nana comme toi se retrouve seule un samedi soir ? ». Je me redresse, dégainant le sourire le plus charmeur que je peux lui servir.  «  J'attendais que tu viennes m'offrir un verre... Moi, c'est Skylar... »  On trinque, et il se rapproche de moi, me murmurant à l'oreille tout en frolant mes hanches de ses mains... Mon corsp frisonne, je ne suis pas en mesure de résister, l'alcool déshinibe. «  Moi c'est, Kayden... Souviens toi de mon prénom, parce que ce soir t'es à moi.» Sans me laisser le temps de répondre il m'embrasse, oui, ma nuit va être épique je le sens.

Ce que je ne savais pas en le rencontrant, c'est que j'allais être à lui plus qu'une seule et unique nuit. LE coup de cœur qui vous tombe sur le coin de la tronche quand vous vous y attendez le moins, on vous en a déjà parlé n'est ce pas ? C'est ce qui nous est arrivé... La manque de l'autre, le besoin, la passion et surtout pour la première fois de ma vie je me voyais  un avenir, avec lui... J'ai progressivement arrêté mes conneries, la coke aussi en me faisant suivre... Je voyais enfin le bout de ce foutu tunnel parce qu'il me donnait la force de me battre, de faire face. Tout aurait pu être parfait si au bout d'un an de relation je ne m'étais pas retrouvée avec ce putain de test de grossesse positif entre les mains. Deux traits. Enceinte. De Kayden. Merde.

J'aurai pu sauter de joie, lui annoncer avec la banane, mais la meilleure chose que j'ai trouvé à faire c'était de le quitter et de mettre ma carrière en pause le temps de ma grossesse. Sans même lui annoncer la nouvelle. Peur de quoi ? De sa réaction, qu'il me laisse. Alors je l'ai fait pour lui, c'est aussi simple que ça... J'ai pas été capable d'avorter, j'ai pour la première fois assumer et autant dire que ça a changé ma vie. Ca fait désormais un an que je ne l'ai pas revu, refusant ses appels, evitant le moindre contact avec lui. Entre temps j'ai eu mon fils, Hunter, j'ai repris ma carrière, et une vie un tant soit peu normale, pour lui... Oh je suis loin d'être stable, loin d'avoir un rythme de vie exemplaire, mais ce qui est sûr c'est que je fais de mon mieux et qu'aujourd'hui je suis fière de dire que je suis complètement sevrée. Maintenant, qui sait comment je réagirai si Kayden faisait de nouveau surface dans ma vie ? Je n'en sais foutrement rien...